Si, pour entrer en contact avec des extraterrestres, vous deviez choisir des images, des sons et des mots pour vous présenter, lesquels choisiriez-vous ? En 1977, des astronautes se sont posé cette question improbable. Emmanuel Meirieu, artiste associé de la MC2, nous relate cette histoire vraie !
À Cap Canaveral, une sonde nommée Voyager décolle pour l’espace à bord d’une fusée Titan. Elle emporte avec elle un disque d’or fixé sur sa paroi qui comprend 118 photographies prises sur la terre, des salutations d’humains en 55 langues et 27 musiques. Le meilleur de notre planète pour témoigner de notre espèce. Parmi ces musiques figure la chanson Dark was the night, cold was the ground. Son auteur, Blind Willie Johnson, est mort en 1949 dans la misère absolue, refusé à l’hôpital parce qu’il était noir, pauvre et aveugle. Quand notre monde aura disparu et que même notre soleil sera mort, il restera encore cette trace de nous avec la voix et la musique de Blind Willie Johnson, filant à 16 km/seconde, dans une sonde spatiale, parmi les galaxies. Dans Dark was the night, Emmanuel Meirieu nous emmène au Texas des années 20, jusqu’au lancement de Voyager. L’occasion de faire entendre la voix de Willie, et comme il fait dans chacune de ses pièces, celle de tous ceux que la grande Histoire ne raconte jamais.