L’Ensemble Correspondances et Sébastien Daucé redonnent vie à des pièces légères et pleines d’humour de la musique baroque française.
D’un compositeur aussi secret et réservé que Marc-Antoine Charpentier, on peut difficilement deviner le caractère : il ne nous reste quasiment que sa musique pour nous en donner l’idée… Reconnu pour son sérieux, pour les charges prestigieuses qu’il a occupées auprès de princes et de grandes institutions religieuses, il s’est attaché toute sa vie à être un bon artisan, inventif, rigoureux, mais avec aussi un humour décapant, tantôt pince-sans-rire, tantôt franc et potache.
Très jeune, Charpentier avait remplacé Lully auprès de Molière et de la Comédie-Française, plongeant dans l’univers du théâtre comique, des situations ubuesques et des facéties de la commedia dell’arte. Tout au long de sa carrière (et de son œuvre), se distillent avec habileté ce sens de la répartie, du second degré et du décalage, jusqu’au soir même de sa vie, où il en vient à répondre à une ultime commande : il compose les vers (en latin bien sûr) et la musique de… sa propre épitaphe ! Des pièces mêlant voix et instruments que vont recréer l’Ensemble Correspondances et Sébastien Daucé, dont on savoure toujours les lectures hautement sensibles de la musique baroque française.