En relatant l’épopée de l’empereur Soundiata, Rokia Traoré nous touche infiniment. En cause ? La beauté des mots, la grâce du chant, le son perlé de la kora et du n’goni. Et la chance, aussi, d’accéder à cette histoire, transmise oralement à travers les siècles.
Bouleversant. Le mot est sur toutes les lèvres au sortir de Dream Mandé Djata, le chant-récit que propose Rokia Traoré. Outre la beauté du chant et des mélodies – porté(e)s par la kora et le n’goni (sortes de luths typiques du Mali) –, c’est l’acte de transmission perpétué par la chanteuse qui émeut si intensément. Aussi embrasse-t-elle le rôle du griot. Celui qui, dans la région du Mandé, mettait en musique les histoires dignes d’être contées. Telle l’épopée de l’empereur Soundiata, qui régna dans l’Afrique de l’Ouest entre 1235 et 1255. Si le récit se fait en français, entrecoupé de sept chants en mandingue, la chanteuse malienne veille à « préserver le sens de chaque geste, chaque mot, chaque croyance originelle ».
Avec Rokia Traoré, Mamadyba Camara (kora), Mamah Diabaté (n’goni)