Artiste photographe, Nadine Barbançon consacre depuis une dizaine d’années une majeure partie de son travail photographique à ceux que l’on appelle désormais les «personnes âgées», et qu’elle préfère nommer les vieux. Avec «Les petites combines de la vie», elle nous convie avec Benoit Chabert d’Hières à une exposition tendre et acidulée qui entremêle photographies, créations sonores et pointillés de conversation.
Dans le mot « vieux » il y a le mot « vie ». Beaucoup plus qu’une question de vocabulaire, c’est une question de point de vue : au delà de notre âge, quelle relation avons nous à notre corps, et notre propre vieillissement ? A partir de quand sommes nous une personnes âgée ? De qui sommes nous le vieux ou la vieille ? Avec « Les Petites combines de la vie », Nadine Barbançon et Benoit Chabert d’Hières sont allés régulièrement s’asseoir auprès de personnes âgées vivant à domicile, souvent seules, dans des zones parfois très isolées de la région montagneuse du Trièves, au sud de l’Isère. Ces rencontres régulières à domicile ont été l’occasion de raconter les stratégies du quotidien, les victoires, les défaites aussi, les petits arrangements avec la vie plutôt qu’avec les morts.
« Je ne cherche pas ici un regard général sur ce que seraient des recettes pour bien vieillir à domicile. La forme classique documentaire se voit ici déplacée, et trouve dans ma démarche une tonalité plus tendre, un point de vue à la fois délibérement intime et politique: fabriquer ensemble un espace de jeu possible pour se jouer de l’image de la vieillesse, voire d’en déjouer la réalité. »