Violence domestique, harcèlement sexuel, agressions physiques, inceste… Ces dernières années, les femmes ont brisé le silence sur toutes les formes de violences qu’elles subissent ou ont subi. Cette libération de la parole qu’a entraînée le mouvement #MeToo constitue un pas important vers la sensibilisation et la lutte contre tous ces types de violences.
Et on la retrouve sur scène, dans les livres, dans les séries et le cinéma ou encore dans les podcasts. Autrices, réalisatrices, chorégraphes, photographes et interprètes s’emparent de sujets jusque-là tabous : les abus sexuels, l’inceste, la culture du silence, le harcèlement, les violences conjugales…, livrant des œuvres politiques et militantes.
À la MC2, au cours de ce premier trimestre, trois artistes font entendre la parole des femmes, avec des spectacles basés sur des récits intimes, des fictions et des faits documentés :
- La Nuit se lève de Mélissa Zehner, du 31 janvier au 02 février ;
- EXTRA LIFE de Gisèle Vienne, les 31 janvier et 1er février ;
- Blacks Lights de Mathilde Monnier, les 07 et 08 février.
Sortir du silence
Chacune d’elle, à sa façon, parle d’expériences vécues ou inspirées de faits réels et invite les femmes à sortir du silence. Ce spectacle, « je le dédie à cette petite fille qui ne comprenait pas pourquoi la souffrance était tue et le silence si valorisé », écrit Mélissa Zehner à propos de La Nuit se lève.
Dans EXTRA LIFE, on suit les retrouvailles d’un frère et d’une sœur qui « ont réussi à verbaliser et articuler l’expérience traumatisante qu’ils partagent, le viol ». Gisèle Vienne a pensé cette pièce « à partir du travail de la philosophe Elsa Dorlin, notamment son essai Se défendre. Une philosophie de la violence. »
« Un sexisme du présent »
Pour sa nouvelle création, Mathilde Monnier s’est inspirée de la série d’Arte H24 qui dénonce les violences sexistes quotidiennes. Dans Black Lights, l’artiste met en mouvement ces récits qui « rendent visible ce que les femmes vivent au quotidien : harcèlement de rues, agressions, diverses tentatives de viol, violences conjugales, manipulations verbales, lesbophobie, insultes ». « Des histoires sensibles qui se déroulent dans divers lieux, espaces publics et paysages, les transports, le foyer, la rue, le travail, le bar, le tribunal, l’hôpital qui racontent un sexisme du présent, des histoires qui témoignent de la nécessité d’entendre et de voir ce qui chaque jour est invisibilisé par la société, oublié, négligé », ajoute la chorégraphe.
Avec beaucoup d’émotion, du rythme, du mouvement, parfois de l’humour et de la dérision, et surtout de formidables interprètes, ces artistes œuvrent à créer un monde où les femmes peuvent vivre en sécurité et en liberté.