Récital de Bertrand Chamayou

Depuis son premier disque enregistré en concert, consacré aux Douze Études d’exécution transcendante de Liszt, Bertrand Chamayou a conquis le public du monde entier grâce à son imagination et son audace, toujours récompensées. Son toucher incomparable nous laisse coi et plus encore quand il fait dialoguer Liszt, Messiaen et Wagner.

Les Années de pèlerinage offrent un immense périple dans de vastes paysages rêvés, mais aussi dans la vie d’un homme, Liszt ayant composé cette œuvre tout au long de sa vie. Parmi les plus brillants pianistes de sa génération, Bertrand Chamayou a livré un enregistrement unanimement salué de cette œuvre fleuve, virtuose et physique. Pour ce concert, il en extrait le tableau « La Suisse », l’un des plus beaux, qu’il fait dialoguer avec des pièces pour piano de Messiaen, dont il est l’un des plus grands interprètes, sublimant la continuité poétique et mystique qui lie ces deux compositeurs par-delà les siècles. Une matière musicale exceptionnelle que Bertrand Chamayou, dont on connaît l’intelligence des phrasés, les affinités avec le répertoire lisztien et les miroitements de couleurs de son jeu, sait mieux que personne traduire en émotions, et en frissons.

Imaginaires de Tim Burton

Tandem iconique et quasi indissociable, Danny Elfman, compositeur fétiche de Tim Burton, fait preuve à chaque B.O. d’inventivité et de fantaisie musicale. (Re)découvrez ses musiques qui nous ont tiré une larmichette ou qui nous ont fait frissonner dans une version pour quatuor à cordes !  Les fans du maître du fantastique vont être ravis. Les autres envoûtés.

Qui n’a pas déjà rêvé d’aller visiter la chocolaterie de l’extravagant Willy Wonka aux côtés de Charlie Bucket ? Le compositeur américain Danny Elfman, compagnon de route de Tim Burton et auteur de la plupart des musiques de ses films, est à l’honneur de ce concert du quatuor à cordes de l’Orchestre des Pays de Savoie. L’occasion de (re)découvrir en famille les chansons de la ville d’Halloween de L’Étrange Noël de Monsieur Jack, le fantastique absurde de Beetlejuice, les influences d’un Tchaïkovski féérique dans Edward aux mains d’argent ou encore le solo romantique de Victor dans Les Noces funèbres.

Nuits

Diapason d’or pour Véronique Gens et son thème romantique en diable, la nuit. Nuit amoureuse, nuit trompeuse, nuit d’angoisse, nuit de fête. Avec l’étoffe des cordes et du piano, son récital alliant la mélodie française et la musique de chambre présente sous un jour nouveau son art de diseuse incomparable.

Déesse baroque, comtesse mozartienne, Mélisande d’anthologie, aux côtés des plus grandes voix, et couverte de tous les lauriers, à quoi peut-on encore rêver ? Dans un répertoire où elle excelle, la soprano Véronique Gens donne au récital la forme d’un enchantement dans un programme conçu en complicité avec l’ensemble I Giardini qui célèbre les beautés réunies de la mélodie française autour du thème inépuisable de la nuit. Associant quatuor à cordes, piano et chant, La Chanson perpétuelle de Chausson, le Nocturne de Lekeu et La Bonne Chanson de Fauré occupent une place à part dans ce répertoire scintillant. Ils esquissent des nuits qui vont du crépuscule à l’ivresse, de la joie confiante de l’amour naissant aux inquiétudes et aux ombres, des nuits ainsi peuplées des songes de Verlaine et Saint-Saëns, de Théophile Gautier et Berlioz. Un moment de grâce entre nos rêves.

B’Rock Orchestra : Stabat Mater

Que faire de nos souffrances et de nos peines ? Fidèle à ses programmes aux thématiques fortes, le B’Rock Orchestra et le géant de la musique baroque, le chef René Jacobs, abordent la douleur de la plus belle manière qu’il soit avec le célébrissime Stabat Mater de Pergolèse. Car il faut parler de ce qui nous ronge et ne pas le laisser s’envenimer.

Le Stabat Mater de Pergolèse, « divin poème de la douleur » pour certains, « cri de douleur ému et profond » pour d’autres, est sans doute l’une des partitions les plus bouleversantes du répertoire sacré. Dans une version adaptée par Bach lui-même, la magie sonore de l’Italien se révèle sous un autre jour : en retravaillant l’orchestration, l’écriture des voix internes et le déploiement de la tension dramatique, le compositeur allemand en fait un chef-d’œuvre encore plus abouti. À l’émotion immédiate que déclenche le Stabat Mater répondent l’expressivité saisissante et la tristesse indicible de deux cantates du grand maître de la polyphonie : un programme qui célèbre l’humilité humaine face au divin, pour transcender en musique nos peurs et nos souffrances les plus intimes.

Bartók par Béla

Il était temps que notre quatuor à cordes préféré et associé à notre maison arrête de se cacher derrière ses archets et partage avec vous ce secret et tous ceux que recèlent le Quatuor n°4 du compositeur hongrois. Sans Bartók, Béla ne serait pas Béla.

Quoi de plus naturel que d’entendre Béla nous parler de Bartók ! Animés par l’envie de faire connaître Bartók, le quatuor nous entraîne sur les pas d’un éternel marcheur et citoyen du monde. Sur les routes de Transylvanie, dans les fermes bulgares et jusqu’aux portes du désert algérien, Bartók a collecté et sauvé de l’oubli les mélodies d’un peuple paysan bigarré et sans frontières. La force de leurs traditions musicales, dont il a extrait de nombreux thèmes, se retrouve dans son volcanique Quatuor n°4. Les quatre musiciens jouent, prennent tout à tour la parole pour démonter, remonter, analyser, illustrer, bref, faire entendre cette œuvre majeure. En quoi cette écriture a-t-elle gardé la sève originelle des musiques populaires ? En quoi nous propose-t-elle une modernité́ toujours aussi fulgurante aujourd’hui ? Vous saurez bientôt tout !

La Rose des vents

Noémi Boutin met les petits plats dans les grands avec le chef-cuisinier Emmanuel Perrodin. Entre deux coups d’archet et deux coups de hachoir, ils vous invitent à déguster une bouillabaisse et des effluves de sons et de poésie. À vos fourchettes !

Tout est né de la rencontre entre Noémie Boutin, violoncelliste imprévisible, et le chef-cuisinier marseillais Emmanuel Perrodin. Leur point commun ? Une passion pour la bouillabaisse, cette soupe populaire provençale : un plat simple, qui a pourtant mille nuances, mille façons d’être préparé. Comme la musique, en somme, sa saveur dépend des cuisiniers, mais aussi des humeurs, du moment, et du vent. « Pour connaitre le parfum qu’aura la soupe à midi il suffit de humer, c’est certain, à minuit l’odeur de la rose des vents », dit l’écrivain Raymond Dumay. La Rose des vents est un petit théâtre cuisinier qui invite à goûter la musique comme un plat, à savourer la bouillabaisse comme une belle musique et à plonger dans la puissance évocatrice des odeurs le temps d’une soirée inédite.

Ma p’tite chanson

Formés à la Guildhall School of Music and Drama de Londres et au Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Agathe Peyrat et Pierre Cussac, ces deux habitués des scènes d’opéra et des festivals de jazz, ont créé un tour de chant du troisième type.

Espiègles, généreux, habités, les voici butiner avec gourmandise des pages célèbres signées Henry Purcell, Brigitte Fontaine, Maurice Yvain, les Beatles ou encore Tom Waits. Équilibristes d’une improbable jonction entre musique classique et pop, ces deux phénomènes qui ont le goût des autres parcourent la plasticité du duo voix accordéon dans ses détours les plus inattendus. Un orchestre dans une coquille d’œuf ? Ici, on parle mécanique de l’intime, appel au souvenir et à l’imagination. Comme on déplierait un livre animé… en s’amusant sans modération !

Les Siècles

Vingt ans d’utopie. Respect pour l’orchestre Les Siècles, le seul au monde à jouer un très large répertoire, de Jean-Philippe Rameau aux Daft Punk, avec les instruments de l’époque de chaque œuvre. Pari toujours à l’œuvre pour cette soirée anniversaire avec deux tubes : Shéhérazade de Rimski-Korsakov et Petrouchka de Stravinsky. Quand on aime on a toujours 20 ans ! 

On ne présente plus Les Siècles, dont la reconnaissance dépasse désormais largement les frontières nationales ! Depuis deux décennies, sous l’impulsion du chef François-Xavier Roth, ils renouvellent le répertoire symphonique par leurs interprétations élégantes et explosives, sur instruments d’époque, s’imposant comme l’une des plus grandes formations européennes. La MC2 a la chance de les accueillir dans la fleur de leur jeunesse, pour leur vingtième anniversaire, dans un programme symphonique où le folklore russe se mêle aux couleurs de l’orient à travers deux monuments de l’histoire de la musique : Shéhérazade de Rimski-Korsakov et Petrouchka de Stravinsky, élève du premier. Deux pièces à thème qui chacune dessinent un monde infini, riche, envoutant. À ne manquer sous aucun prétexte !