Fukushima, mars 2011. Un accident nucléaire ébranle le Japon. A 9000 km de là, en France, nous regardons les images de cette catastrophe. Sans savoir que nous sommes tous voisins d’une centrale, située à moins de 100 km.
Et si la France était victime d’un accident nucléaire majeur ? C’est en substance la question que pose Bruno Meyssat. Au Japon, en 2015, au plus près de la centrale endommagée, il y découvre la zone contaminée, placée sous surveillance. De retour dans l’Hexagone, il s’interroge. La France est le pays à la densité nucléaire la plus importante au monde. Pourquoi ne sommes-nous pas davantage informés à ce sujet ? Mais aussi pourquoi cette information quand elle nous parvient demeure-t-elle stérile ? Plus que dénoncer, il souhaite informer. 20 mSv* est le résultat d’une traversée collective de ce sujet instruit par une documentation variée (entretiens, lectures et séjours). L’industrie nucléaire, sa nature et ses dégâts potentiels invraisemblables réfléchissent notre société et chaque résident d’un pays. Ses réalités invisibles, la hantise qu’elle engendre, sont des défis à la représentation. C’est ce qui la perpétue parmi nous.
Bruno Meyssat réalise ici du théâtre documenté pour mieux partager cette expérience avec le public. De quoi faire le point, à titre personnel, au sujet de cette industrie qui nous concerne tous.
* Limite au-dessous de laquelle l’ordre d’évacuation est levé dans la préfecture de Fukushima dans le cadre de la politique de retour actuel. Au Japon, la réglementation avait fixé les limites annuelles de radiation à 1 milisievert (mSv) pour la population et à 20 mSv pour les travailleurs. Le 14 avril 2011, le gouvernement japonais a envisagé d’élever ces limites à 20 mSv par an pour la population. Par ailleurs, en dehors de la préfecture de Fukushima, la norme acceptée pour la santé publique demeure toujours 1mSv/an.
Avec Philippe Cousin, Elisabeth Doll, Yassine Harrada, Julie Moreau, Mayalen Otondo, Jean Christophe Vermot Gauchy