S’imaginait-on qu’un baby-foot générerait une telle poésie ? C’était sans compter sur le déferlement d’émotion que provoque invariablement le Turak Théâtre avec ses marionnettes et ses objets détournés. Un régal, comme toujours.
On a tellement besoin de la fantaisie du Turak Théâtre ! Comme les trognes de leurs marionnettes nous manquent. Nous voilà servis avec ces sept sœurs habitant sept recoins différents du monde. Elles se retrouvent enfin pour remettre un peu d’ordre dans la mémoire de leur frère. Une horde de bandits des courants d’air y a mis un bazar sans nom. On retrouve bien là l’une des préoccupations majeures du Turak Théâtre : le rapport de l’homme à sa propre mémoire et à la mémoire collective. Comment celle-ci se retrouve-t-elle dans les objets du quotidien ? Des objets, sur la scène, il y en a. Mais transfigurés, agités par la malicieuse inventivité qui règne en Turakie. Le roi des objets, cette fois, c’est ce baby-foot, vestige de la jeunesse de notre fratrie turakienne.
Avec Charly Frénéa, Simon Giroud, Emili Hufnagel (en alternance avec Caroline Cybula), Michel Laubu, Patrick Murys (en cours)