Pourquoi la Chine, après avoir suscité tant d’espoirs de progrès et tant d’éloges de réussite économique, a-t-elle adopté un hyper capitalisme despotique et prédateur pour les siens et pour le monde ? Adieu la mélancolie dresse le portrait décapant d’une puissance bâtie sur une tragédie tue et taboue, pour en finir avec l’amnésie institutionnalisée et la lâcheté.
Déjà avec Nous l’Europe, banquet des peuples, Roland Auzet s’attachait à construire un récit européen traversé par l’utopie d’origine et l’espoir d’aujourd’hui. Avec cette nouvelle création, il s’empare de l’ouvrage de Luo Ying. Ancien voyou devenu businessman et poète, il raconte ses souvenirs alors qu’il était garde rouge durant la Révolution culturelle. Vue d’Occident, cette période avait quelque chose de romantique. Elle voyait une jeunesse renverser un système sous la conduite de Mao. De l’autre côté de la Grande Muraille, la réalité a été tout autre : endoctrinement de masse, déchaînement de violence encouragée par le grand timonier. À travers une dizaine de portraits portés par une distribution franco-chinoise, le metteur en scène-compositeur construit une fresque théâtrale qui traite de la réappropriation de l’histoire personnelle et nationale.