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du 26 avril au 28 juin inclus - entrée libre

horaires : accessible du mardi au samedi de 13h à 19h et les soirs de spectacle

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Le photographe Alejandro Gallardo, plus connu sous son nom d’artiste Gary Go, est un habitué de la scène musicale chilienne hardcore. Sa signature : une prise de vue directe, en premier plan, des clichés qui racontent une histoire et véhiculent de l’énergie pure. Le 18 octobre 2019 marque le commencement d’une révolution sociale au Chili, à laquelle Gary Go a voulu participer.

« Je n’avais jamais photographié de manifestations, alors que j’avais toujours eu envie de le faire. C’est la pudeur qui m’avait freiné. Je regardais ces événements de loin plutôt que d’y participer activement. Mais comment aurais-je pu manquer l’occasion de témoigner de ce moment historique si important ? C’était pour moi un défi photographique, qui m’impliquait personnellement, et un soutien face aux revendications citoyennes. »

Autant dans les salles de concerts que dans les rues de Santiago, Gary Go se qualifie de photographe « actif ». L’artiste a choisi d’utiliser un unique objectif de 35 mm, pour capter des instantanés, sur le vif.

« Pour photographier des manifestations citoyennes, il faut aller au front, se rapprocher des manifestants et ressentir l’énergie qu’ils dégagent. Dans la rue, j’ai remarqué la grande diversité des personnes présentes, le soin qu’elles avaient apporté à chaque détail de leurs tenues. Le choix, très inventif, de vêtements qu’elles ont souvent fabriqués elles-mêmes, est un signe fort d’expression personnelle. Il y a toutefois un dénominateur commun : la capuche. En décidant de la porter, les citoyens perdent une partie de leur identité pour incarner quelque chose de plus grand, de plus collectif. »

Photographier des manifestants face à la brutale répression de certains policiers n’est pourtant pas sans risque, ni pour la personne derrière l’appareil photo, ni pour celle qui se trouve devant.

« Les forces de l’ordre ont voulu voler ou casser mon matériel, mais grâce aux nombreuses protections que j’avais mises, ils n’y sont pas parvenus. Après cette agression, j’ai ressenti beaucoup de colère et d’impuissance, mais j’ai réussi à transformer ce sentiment en gratitude car cela aurait pu être pire. J’ai également reçu de nombreux messages d’affection et de soutien, tant d’amis proches que d’étrangers. J’ai quand même été dans l’obligation de m’autocensurer, à la fois au moment de la prise de vue et au montage. Je veille toujours à ce que les personnes que je photographie ne soient pas complétement reconnaissables et qu’elles aient le visage couvert. Par peur que les manifestants soient criminalisés, je me suis abstenu de photographier certaines situations. Parfois, j’ai même édité ou supprimé des détails comme des tatouages, pour protéger leur identité. »

Cette exposition regroupe une sélection de clichés poignants qui témoignent de l’engagement effréné de centaines de milliers de citoyens en lutte pour l’obtention de droits sociaux, mais il y a en a une que Gary Go affectionne particulièrement.

« Le 25 octobre, lors de la plus grande marche citoyenne, j’ai escaladé le monument Baquedano sur la Plaza Italia, à Santiago du Chili. Du haut de la statue, j’ai vu les manifestants allumer des fumigènes, des téléphones portables. J’ai ressenti un esprit de fête et de joie. Tout le monde vibrait pour les mêmes raisons. Parce qu’un jour de résistance se célèbre, toujours. L’image que j’ai pris à ce moment là montre un manifestant avec une capuche, encourageant la foule depuis le haut du monument. J’aime profondément cette photo car elle reflète l’élan collectif d’un mouvement solidaire, et à quel point cette journée était importante. »

Exposition mise à disposition par l’Estive, scène nationale de Foix et de l’Ariège