La nuit dans tous ses états : onirique chez Mendelssohn, scintillante chez Falla, un peu effrayante pour Moussorgski, transfigurée par Schönberg. Une nuit éclairée par la création vidéo de Netia Jones, donnant envie de veiller jusqu’au lever du jour.
Depuis trois ans à la tête de l’Orchestre national de Picardie, Johanna Malangré construit une relation privilégiée avec le public en l’entraînant avec elle dans ses propres mondes poétiques. Des mondes où la nature tient une place essentielle. Avec David Kadouch, soliste du poème concertant de Manuel de Falla, elle propose ici un tableau nocturne auquel Netia Jones offre un véritable écrin visuel. Violoniste de formation, l’artiste anglaise met en scène des opéras dans le monde entier, mais voit dans le concert l’occasion de bâtir des contrepoints visuels et sonores encore plus subtils, emplis de symboles, pour toucher à la part indicible de la musique. Au-delà de la féerie shakespearienne de Mendelssohn et d’une nuit de Sabbat propice aux trouvailles instrumentales de Moussorgski, la réunion des arts semble percer un peu du mystère de la nuit. Avec une magnifique rêverie de Schönberg qui raconte l’humilité, la faute et la rédemption, l’amour absolu, parce que tout devient possible.