Sous des allures de cabaret déjanté, Gustavia propose une pièce féministe avant l’heure par deux artistes de premier plan. Jouissif.
À elle deux, Mathilde Monnier et Maria La Ribot ont expérimenté tous les horizons de la danse et de la performance. Leur rencontre sous le signe de Gustavia n’est qu’étincelles et inventivités. Des années après sa création, ce pas de deux n’a rien perdu de son intensité. L’humour des répliques – souvent superposées – se télescope aux corps burlesques, hommage au slapstick*. Juchées sur des chaises ou dans le plus simple appareil d’un body noir et talons hauts, Mathilde Monnier et La Ribot font feu de tout bois. Elles entendent régler leur compte aux diktats des corps actuels, montrer leur faiblesse et leur force, se jeter dans la bataille. Leur duo se fait parfois duel, arrachant des fous-rires au public. Mais sous le masque du grotesque, se cache une fine étude de genre comme une attaque du normatif. La Ribot, l’espagnole arty, et Mathilde Monnier, la frenchy affutée, font la paire pour notre plus grand plaisir. Un véritable vent de folie sur le plateau.
*Le slapstick est un genre d’humour impliquant une part de violence physique volontairement exagérée.