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Entrée libre

du mardi au samedi de 13h à 19h et les soirs de spectacle

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Dans l’exposition La peau fragile du monde, Jonathan Mourglia réunit les photographies de ses deux séries Glacier Noir et Sédimentation, expériences d’une image passée qui s’efface et d’une image présente non stabilisée.

Les photographies présentées dans cette exposition sont extraites de deux séries, Glacier Noir et Sédimentation qui abordent chacune à leur manière les espaces et les temps de la montagne. Le glacier Noir est un glacier du massif des Ecrins, photographié d’année en année au fil des saisons, suivant son écoulement et sa fonte. Revenir sur ce glacier, le regarder et le photographier au fil du temps permet d’en observer les changements, les mouvements des blocs rocheux,  l’ouverture des crevasses, les chutes et la fonte des neiges. C’est ce lent mouvement que les photographies tentent ici de saisir, ou d’accompagner, sans chercher à le figer. Si le territoire est ici celui de la haute montagne, l’humain n’est cependant jamais loin. Quelques inscriptions sur des pierres, un cairn, une carte et un piolet perdus témoignent que ces espaces sont aussi traversés, observés, mesurés. La diversité de ces regards montre une forme d’attention, parfois contradictoire, à ces espaces fragiles.

D’autres signes discrets sont présents sur les roches de la seconde série. Un ensemble présente des roches sur lesquels se sont déposés les sédiments transportés par le glacier du Rascrouset, dont la disparition est imminente, témoignant du temps présent de ces montagnes. En Italie, les glaciers du Val Camonica se sont retirés vers les hauts sommets après la dernière période de glaciation, laissant des roches polies sur leur passage. Les dernières générations du paléolithique supérieur jusqu’à celles de l’âge de fer se sont succédées dans cette vallée et ont inscrit des gravures à même ces roches, empreintes, scènes de vie, ou encore cartographies des habitations et terres cultivées. Ces gravures sont les témoignages du passé ancestral de ces montagnes.

En photographiant ces espaces aujourd’hui, j’essaie de témoigner de ce que Jean Luc Nancy appelle, dans son ouvrage éponyme, La peau fragile du monde. Regarder attentivement les montagnes aujourd’hui, prendre le temps de s’y attarder, c’est faire l’expérience de parois qui vacillent, d’un sol qui se dérobe parfois sous nos pieds. C’est faire l’expérience d’une image passée qui s’efface et d’une image présente non stabilisée.

 

Biographie 

Photographe diplômé de l’ENSP d’Arles, Jonathan Mourglia est originaire des Hautes-Alpes et ce sont ces territoires qu’il explore à travers ses photographies. Attentif à l’évolution du milieu alpin et en particulier de la haute montagne, il cherche à photographier ces espaces pour donner à voir les temporalités diverses qui les parcourent. Ces paysages sont des lieux en mutation qui appellent des nouvelles manières de les parcourir, de les penser et de les regarder. Le travail à la chambre argentique permet d’affirmer ce temps long, cette attention du regard porté sur ces lieux. .

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