Un texte court du Suédois Lars Norén écrit sous le coup d’une émotion profonde, d’une interrogation grave devant le geste épouvantable d’un adolescent en perdition et en rupture relationnelle.
Le 20 novembre 2006, dans la ville d’Emsdetten en Allemagne, Sebastian Bosse, 18 ans, pénètre armé dans son ancien lycée pour y faire feu sur ses anciens camarades et professeurs. Chronique d’un suicide programmé, ce monologue a été écrit par le poète et dramaturge Lars Norén à partir du journal intime de l’adolescent. Depuis deux ans, l’ado préparait sa « révolution », avait tout planifié, tout filmé, tout noté dans son journal. Tout était prêt pour être diffusé sur internet.
La metteure en scène Élodie Chanut pense son théâtre comme un lieu de rencontres, d’échanges et de débats. Nous plongeant au coeur de la psychologie de cet adolescent, elle place le spectateur dans la chambre du jeune homme, témoin invisible de cet isolement où s’entrechoquent les émotions : détresse, désir de vengeance, colère et lucidité. « Tout ce que j’ai appris à l’école, c’est que je suis un perdant » aurait dit Sebastian Bosse dans une vidéo postée sur Internet peu avant son attentat. Un spectacle coup de poing.
Avec Nathan Gabily