Vieilles lubriques, voleuses de pénis ou bien dévoreuses d’embryons, les mythes autour des sorcières peuplent notre imaginaire. Les actrices du collectif Marthe les revisitent joyeusement pour mieux dénoncer les mécanismes de persécution des femmes.
Au Moyen-âge, les maîtres craignaient que le monde se renverse : que les serviteurs prennent la place des maîtres, que les femmes n’assurent plus leur rôle de reproduction et remplacent les hommes. C’est ainsi qu’apparaît la chasse aux sorcières. Prenant comme point de départ l’essai de Silvia Federici, Caliban et la sorcière, le Collectif Marthe nous montre comment, à travers la figure de cette femme maléfique, la société entretient un système de domination largement décrié par les féministes. Sur scène, l’énergie débordante des comédiennes fait exploser les tabous. Les parodies s’enchaînent. Le rock envahit la salle. L’humour aussi. Et l’absurde côtoie l’acerbe pour prouver que le corps féminin n’a rien d’impur. Un bel exemple de théâtre engagé. Vieilles lubriques, voleuses de pénis ou bien dévoreuses d’embryons, les mythes autour des sorcières peuplent notre imaginaire. Les actrices du Collectif Marthe les revisitent joyeusement pour mieux
dénoncer les mécanismes de persécution des femmes.