La metteuse en scène Lorraine de Sagazan, qui s’illustre depuis plusieurs années avec des spectacles d’une extrême sensibilité, s’intéresse ici à la justice restaurative, considérée comme un véritable outil de réparation. De ce sujet délicat naît un spectacle sublime, à fleur de peau.
Dans ce spectacle, Lorraine de Sagazan pense le théâtre comme un contre-espace pour interroger le fonctionnement du système judiciaire, ses béances, ses alternatives. Le Léviathan, figure biblique ambivalente, à l’immense héritage philosophique et littéraire pose la question suivante : qui est le monstre ? Se confrontant à la construction instituée du droit, son organisation ; la détention de l’autorité et de la violence dite légitime, le spectacle tente, usant de registres divers, de renverser certaines évidences et d’opérer des points de bascules par-delà le bien et le mal.