Avec tendresse et humour, Parelle Gervasoni navigue dans les eaux troubles de l’oubli. S’inspirant du mythe d’Orphée et du film Memento de Christopher Nolan, elle imagine le monologue d’un homme perdu dans le labyrinthe de sa mémoire et signe un geste théâtral puissant.

Il fait nuit, les flots montent. Un homme échoué sur une plage se réveille sans savoir où il se trouve ni pourquoi. Il croit savoir qui il est, mais rien n’est moins sûr. Sa seule certitude : la femme qu’il aime a disparu, perdue dans un silence insoutenable. De flashbacks en hallucinations, de fausses pistes en traces laissées jusque dans sa chair, notre homme part à la recherche des raisons de cette disparition et des causes de son amnésie.

Ma Chair interroge le regard et la mémoire dans le lien amoureux. La mémoire est sélective, c’est une narration qui devient le tableau de notre propre réalité. Sur quoi fermons-nous les yeux ? Qu’oublions-nous ? Interroger les marques du temps devient une nécessité dans un monde où tout presse. Et quoi de mieux que le théâtre, art du présent, pour poser ces questions ? Du théâtre précisément, Parelle Gervasoni maîtrise parfaitement les codes pour faire de ce récit, un seul en scène captivant, incarné avec un engagement rare par le comédien René Turquois.