La beauté des vers de Phèdre traverse les siècles et résonne encore avec force. Celle qui lutte contre sa passion dévorante pour Hippolyte, le fils de son époux Thésée, bouleverse par sa vulnérabilité. Sondant l’inconscient de l’oeuvre de Racine, Matthieu Cruciani révèle une héroïne profondément humaine.
Dans un palais noyé de soleil, ouvert sur la mer, Phèdre est enfermée. Un lieu somptueux et en péril, hanté par le passé et les trophées de Thésée. Un lieu d’errance et d’insomnie. C’est le décor que Matthieu Cruciani a imaginé pour cette rencontre avec l’une des figures les plus troublantes du théâtre classique. Phèdre, emportée de passion pour Hippolyte, écrasée de culpabilité, fait tournoyer autour d’elle la complexité des émotions et leurs contradictions : se taire, condamner, désirer malgré soi. Autour d’elle, cinq femmes, toutes différentes, cherchent aussi leur place dans un monde d’hommes. Pour mettre en scène cette pièce éminemment féminine et incarner ses personnages extrêmes, Matthieu Cruciani fait appel à une troupe pleine d’insolence et de jeunesse. Avec fougue, elle embrasse les alexandrins et nous entraîne dans les affres de la passion.