David Fray dirige au clavier l’Orchestre de Chambre de Paris pour pas moins de cinq concertos de Bach : trois pour deux pianos, suivis d’une fin de concert en apothéose, avec le Concerto pour trois pianos puis celui pour quatre pianos. Au fil de la soirée, David Fray est rejoint par les solistes Jacques Rouvier, Audrey Vigouroux et Emmanuel Christien.
En 1729, Jean-Sébastien Bach est fraîchement nommé à la direction du Collegium Musicum de Leipzig, un ensemble orchestral fondé au début du siècle par Georg Philip Telemann, à l’origine tenu par des musiciens étudiants pour contribuer aux représentations d’opéras. L’ensemble a perduré et s’est inséré dans la vie musicale de la ville, se produisant régulièrement au café Zimmermann où il rassemble une foule dense de spectateurs, bourgeois et étudiants. Bach compose ces concertos pour l’ensemble, dans l’intention de parachever la formation de jeunes clavecinistes, parmi lesquels ses fils aînés. La forme du concerto de soliste(s), originaire d’Italie, commence alors à s’imposer en Allemagne. Si le célèbre concerto pour quatre claviers est la transcription d’une pièce de Vivaldi pour quatre violons, les autres, en revanche, sont des œuvres originales. Peu de compositions portent à ce sommet la science de l’écriture, le lyrisme tendre et l’exaltation, comme la virtuosité des solistes.