Pour la sortie de son dernier disque en solo, la violoncelliste Noémi Boutin propose de suivre le chemin d’Écho, nymphe des montagnes, amoureuse de Narcisse, dont le mythe dit qu’elle fut condamnée à ne jamais parler la première. Encore un personnage féminin bien malmené, se dit-on ! Mais derrière ce destin tragique se cache une histoire passionnante et profondément musicale.
Écho, c’est l’histoire d’une femme désirante qui déjoue avec génie sa punition et qui, pour aller vers l’autre, invente un langage. C’est aussi l’histoire d’un corps résonant, qui se mêle à la roche pour devenir voix de la terre. C’est enfin l’histoire d’une femme qui interprète, qui fait entendre. Ce sont donc les traces de son chant que ce concert permet de cheminer et d’écouter. On y rencontre une voix aquatique et mystérieuse, planant au-dessus des graves abyssaux du violoncelle. On s’y laisse porter par les vents, du plus doux au plus turbulent, puis par un chant de marin. Le violoncelle imite la délicatesse d’une aile de papillon comme il exprime un lyrisme débordant de force. La musique d’aujourd’hui résonne à travers des œuvres commandées ces dix dernières années à des compositeurs et compositrices qui écrivent en écho au vivant, dont les pièces se retrouvent dans le dernier album de Noémi Boutin.