Tout le plaisir de (re)découvrir l’itinéraire de Patrick Dewaere, acteur flamboyant et symbole d’une époque qui cherchait à se libérer. Tout le mordant et l’impertinence de l’écriture de Marion Aubert. Toute l’énergie de cette formidable compagnie d’Auvergne, Le Souffleur de verre, qui redonne vie aux années 70 et à leur traînée de feu.
Inconnu de la nouvelle génération, Patrick Dewaere revit sous les mots sensibles de l’autrice Marion Aubert. Elle suit l’itinéraire de cet enfant de la balle dont la fureur de vivre, d’aimer et de jouer a mené jusqu’à la folie et la mort. Prémices du vacillement du patriarcat, sa figure paradoxale aux mille facettes est à l’image d’une époque résolue aux éclats aussi sombres que lumineux. En fondus enchaînés, les quatre comédiens incarnent avec brio cette transposition traversée de poésie, de sexe, d’humour et de drame.
Le metteur en scène Julien Rocha joue des pleins feux de la théâtralité pour faire à son tour son cinéma. Surexpositions rend hommage à cette France pompidolienne ambiguë et libertaire, celle des Valseuses, du Café de la Gare et de Série noire. Miou-Miou, Gérard Depardieu ou Jeanne Moreau sont là. Tout est proche de la réalité et pourtant rien n’est vrai. Si ce n’est l’autopsie joyeuse d’un acteur, du don de soi et d’une façon d’être au monde. Une pièce magnifiquement fragile, terriblement généreuse.
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