Falk Richter compose pour Stanislas Nordey, acteur-passeur par excellence, un voyage bouleversant au bout du silence en creusant les non-dits familiaux. Ensemble et non sans ironie, ils interrogent notre époque et réinventent un théâtre politique puisant dans l’intime.
À la mort du père, un fils tente de se libérer des silences et des omissions de toute une famille. Examiner ses blessures, les conter avec franchise, ne pas se taire, ne pas avoir honte permet à cet homme de se construire. Il est de cette jeunesse, des années 80 en Allemagne, affectée par le silence sur des crimes de guerre qui ont pu toucher leurs proches.
Avec THE SILENCE, il met en lumière la folle mécanique de reproduction des violences familiales qui conduit des parents, traumatisés par l’Histoire, à transmettre leurs névroses à leurs enfants. Il aborde les actes racistes, les exterminations de la dernière guerre mondiale à travers les violences d’homophobes qu’il a subies à 19 ans où les témoins n’ont point pris sa défense mais ont minimisé les faits… Sans concession, ce spectacle percutant alerte sur le retour d’un ordre moral. André Gide l’affirmait : « Familles, je vous hais ! » et sa formule, vieille d’un siècle, semble avoir encore de beaux jours devant elle.