Quand les marionnettes se saisissent de l’œuvre la plus illustre d’Henrik Ibsen, sous le regard de l’artiste norvégienne Yngvild Aspeli, qui en incarne aussi le rôle-titre, il en résulte un spectacle stupéfiant. La psychologie exacerbée des personnages s’y exprime dans une maîtrise absolue.
Yngvild Aspeli, directrice artistique de la compagnie Plexus Polaire, mène un impressionnant travail de création marionnettique aux frontières de plusieurs disciplines. Avec Une Maison de poupée, elle propose une lecture toute personnelle du grand classique de la littérature norvégienne et met son intelligence de l’art de la marionnette au service de la mécanique dramaturgique impitoyable inventée par son compatriote Henrik Ibsen en 1879. La pièce devient alors une troublante rencontre entre illusion et réalité, dans laquelle les marionnettes à taille humaine se font métaphores d’une société de faux-semblants. En convoquant la danse, les voix et les harmonies, Yngvild Aspeli propose un spectacle qui hante, ravit et libère les vieux spectres.