Les chorégraphes européens Amala Dianor et Marco da Silva Ferreira ont accepté l’invitation de la compagnie sud-africaine Via Katlehong. Chacun, à sa manière, s’est inspiré du réservoir d’énergie et de revendication identitaire du collectif urbain pour dessiner les deux pistes de danse de Via Injabulo.
Marco Da Silva Ferreira a recherché un territoire commun. førm Inførms redonne vie à ses squelettes, parfaits représentants osseux du langage chorégraphique de l’isipantsula, où l’on « marche avec les fesses en saillie ». Cette composition fantaisiste et fantomatique, loin d’être macabre, est portée par l’élan vital des Via Katlehong. En 2e partie, Emaphakathini, ce qui signifie entre-deux en zoulou. Cette pièce d’Amala Dianor défriche le patrimoine des danses traditionnelles ou communautaires d’Afrique du Sud comme le gumboots ou le pantsula. Dans ce paysage tournoyant, la puissance et la fragilité de chaque interprète se libèrent des lignes de partage du passé et des tentatives d’assignation du présent.